Auteur/autrice : jodsf

  • La balade des douze fontaines à Saint-Blaise : un parcours entre histoire et fraîcheur

    À quelques kilomètres de Neuchâtel, Saint-Blaise offre une parenthèse charmante et méconnue : la balade des fontaines. Ni randonnée sportive ni simple flânerie, cette promenade suit le fil de l’eau à travers les ruelles du village, révélant au passage une histoire faite de pierre, de gestes quotidiens et de liens tissés autour de l’eau.

    Le parcours débute près du bord du lac, avec une fontaine contemporaine signée Mario Botta, dont l’architecture épurée dialogue avec l’eau. De là, la balade remonte le ruau, ce petit cours d’eau qui traverse Saint-Blaise discrètement, comme une colonne vertébrale cachée du village. En le suivant, on découvre tour à tour douze fontaines, disséminées dans les ruelles, les placettes ou à l’abri des regards.

    L’itinéraire est balisé, mais il n’impose rien : chacun avance à son rythme, passant d’une fontaine à l’autre comme on tournerait les pages d’un carnet ancien. Certains bassins datent de plusieurs siècles, d’autres sont plus récents, mais tous témoignent d’un passé où l’eau était au cœur de la vie collective.

    Le charme du parcours tient aussi dans ses détails : des ferronneries anciennes, des sculptures discrètes, des encadrements en pierre patinées par le temps. Parfois, une fleur posée sur le rebord d’un bassin rappelle que ces lieux, même silencieux, continuent d’exister pour les habitants.

    En été, cette promenade devient une vraie bouffée de fraîcheur. Les jets d’eau résonnent doucement, les arbres offrent leur ombre, et chaque halte invite à une pause simple. Idéale pour une sortie en famille, un moment de calme, ou une redécouverte du village autrement.

    À Saint-Blaise, l’eau ne coule pas seulement : elle relie. Et au détour de chaque fontaine, c’est un peu de l’âme du lieu que l’on retrouve, discrètement préservée.

    Brochure officielle de la balade ici (par commune-latena.ch).

  • Le Vallon de l’Hermitage : entre art, silence et feuillages

    À deux pas du centre de Neuchâtel, un chemin s’ouvre vers un autre rythme. Loin du tumulte des rues commerçantes, le vallon de l’Hermitage invite à une marche douce, presque méditative. Ici, la culture dialogue avec la nature. Trois haltes s’y succèdent comme les pages d’un même poème : le jardin botanique, le Centre Dürrenmatt et, tout au sommet, le rocher de l’Hermitage.

     

    1. Le Jardin Botanique – Une promenade vivante

    À la lisière de la forêt avant de monter, le promeneur croise les allées du jardin botanique de Neuchâtel. Lieu d’étude, mais surtout de flânerie, il accueille plus de 4 000 espèces végétales venues du monde entier. Les chemins s’y entrelacent comme les nervures d’une feuille, offrant des pauses ombragées, des senteurs inattendus et le calme d’un petit étang dans lequel dansent des poissons.

    Un petit café propose des tisanes, thés froids et sirop confectionnés par le Jardin botanique ainsi que d’autres boissons désaltérantes et encas légers.  En été, les étudiants lisent sur les bancs, les familles pique-niquent et les insectes se mêlent au bruit au bruit de la brise dans les feuilles. Le jardin n’impose rien : il propose, doucement. C’est un lieu pour apprendre, mais aussi pour oublier.

     

    1. Le Centre Dürrenmatt – Quand la pensée rencontre le paysage

    Quelques pas plus haut, niché dans les courbes du vallon, le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) se dévoile à travers les arbres. Ancienne demeure de l’écrivain et peintre suisse Friedrich Dürrenmatt, le lieu mêle mémoire, art et architecture contemporaine.

    Le bâtiment, signé Mario Botta, dialogue avec les œuvres de l’écrivains et joue avec les lignes du vallon. La vue depuis la terrasse impose une halte agrémentée d’une boisson réconfortante. À l’intérieur, des toiles sombres, des textes incisifs et des bornes interactives. Le centre n’est pas un musée figé : c’est un poste d’observation sur la pensée, sur la condition humaine, sur le temps qui passe. Parfois, une citation de Durrenmatt résonne dans l’air comme un écho venu d’un autre siècle, étrangement actuel.

     

    1. Le rocher de l’Hermitage – Le souffle du silence

    Poursuivre l’ascension, c’est peu à peu laisser la ville derrière. La forêt devient plus dense, les pas s’enfoncent dans les aiguilles de pin et le murmure des voitures disparait. Là-haut, à flanc de falaise, un point de vue s’ouvre brusquement : le rocher de l’Hermitage

    Le regard embrasse alors le lac, la ville et par temps clair, les Alpes. C’est un lieu de silence naturel, presque sacré. Un foyer permet d’y griller des cervelas, sinon, il ne reste qu’à s’asseoir sur la pierre tiède et à respirer. Le temps ne se mesure alors plus qu’en nuages qui passent.

     

    Le vallon de l’Hermitage n’est pas une destination, c’est une progression. De la diversité végétale du jardin botanique jusqu’à la pureté minérale du rocher, tout en passant par l’intensité intellectuelle du CDN, chaque étape allège un peu plus l’esprit. Cette balade offre un équilibre rare entre savoir, beauté et retrait. Une parenthèse essentielle, à quelques minutes seulement de la ville, mais à des kilomètres du bruit du monde.

  • Neuchâtel en été : trois festivals pour vibrer autrement

    À Neuchâtel, l’été n’est pas seulement une saison, c’est une scène. Dès les beaux jours, la ville s’ouvre, s’anime, se transforme. Dans les rues, sur les rives, au cœur même des salles obscures, la culture prend ses quartiers avec une énergie contagieuse. Trois festivals dessinent le visage le plus vivant de Neuchâtel : le NIFFF, Festi’neuch et les Buskers. Chacun avec son langage, chacun avec sa foule.

    1. NIFFF – Du 4 au 12 juillet 2025

    Le Neuchâtel International Fantastic Film Festival, plus connu sous le nom de NIFFF, est un OVNI culturel devenu culte. Ici, le cinéma ne se contente pas de divertir : il explore, dérange, interroge. Du fantastique au thriller, du film asiatique au cinéma de genre, le NIFFF invite à sortir des sentiers battus, sur écran géant ou dans une salle confidentielle.

    L’atmosphère y est à la fois pointue et populaire. Des passionnés de cinéma croisent des curieux attirés par une projection en plein air, une conférence autour du numérique ou une bière à l’espace OFF au Jardin Anglais. Pendant neuf jours, la ville semble respirer au rythme de ses projecteurs, et Neuchâtel devient pour un bref instant la capitale mondiale de l’imaginaire.

     

    1. Festi’neuch – Du 12 au 15 juin 2025

    Sur les rives du lac, au pied de la ville, Festi’neuch fait danser les soirées de début d’été. Le festival de musiques propose une programmation aussi diverse qu’intelligente : têtes d’affiche internationales, découvertes suisses, talents émergents. Ici, on passe sans effort d’un concert de rap à un set électro, d’un groupe pop à une ambiance reggae.

    Mais plus encore que la musique, c’est l’ambiance qui séduit : joyeuse, festive, ouverte. Entre amis, en famille ou en solo, on s’y sent bien. Le coucher de soleil sur le lac devient un décor naturel pour une fête qui, chaque année, parvient à rester humaine malgré son succès.

     

    1. Buskers Festival – Du 12 au 16 août 2025

    Pendant une semaine d’août, Neuchâtel se fait théâtre à ciel ouvert grâce au Buskers Festival. Artistes de rue, musiciens nomades, acrobates et conteurs investissent les ruelles, les places, les escaliers. Le public circule, s’arrête, s’émerveille. Pas de billet d’entrée, juste un chapeau et de la reconnaissance.

    Ce festival a quelque chose de profondément vivant. Chaque performance est unique, liée à l’instant, à l’espace, au regard d’un passant. On y croise des sons venus d’ailleurs, des voix puissantes, des numéros drôles ou émouvants. C’est un rendez-vous sans frontières, où la spontanéité est reine.

     

    À Neuchâtel, l’été ne se contente pas de passer, il se célèbre. Entre cinéma de l’imaginaire, concerts au bord de l’eau et artistes venus du monde entier, ces festivals offrent bien plus que des rendez-vous culturels : ce sont des moments à vivre, à partager, à retenir. Une invitation à sortir, à s’émerveiller, et à laisser l’été nous surprendre.

  • Neuchâtel côté saveurs : trois adresses qui valent le détour

    À Neuchâtel, il existe des lieux où l’on ne vient pas seulement pour se restaurer, mais pour prendre part à une certaine idée du repas : une pause choisie, une ambiance juste, des saveurs maîtrisées. Voici trois restaurants, très différents dans leur style, mais réunis par une même exigence de qualité. Trois adresses qui, chacune à leur manière, valent vraiment le détour.

     

    1. La Voile – Route des Falaises 14, 2000 Neuchâtel

    Situé au bord du port, le restaurant La Voile semble flotter entre ciel et lac. La salle, largement ouverte sur l’extérieur, prolonge la clarté naturelle et crée une atmosphère apaisante. La carte, inspirée par les saisons et les nombreux voyages du chef Romain Vuilleumier, met à l’honneur une cuisine contemporaine, raffinée et tout en légèreté.

    Poissons délicats, assiettes végétales, desserts inventifs : chaque plat privilégie l’équilibre. Le service est précis, attentif et sans excès, et l’ensemble compose une expérience subtile. Idéal pour un déjeuner délicieux ou un dîner qui prolonge le plaisir sans jamais le forcer.

     

    1. Les Bains des Dames – Quai Louis Perrier 1, 2000 Neuchâtel

    Un peu à l’écart, niché au pied du Seyon, le restaurant des Bains des Dames cultive un charme simple et naturel. Ancien lieu de baignade devenu restaurant, l’endroit a conservé son esprit paisible. On y vient pour savourer une cuisine de saison, axée sur la fraîcheur et la justesse.

    Les plats mettent souvent à l’honneur le poisson, les légumes et les produits du marché. La terrasse, au plus près de l’eau, invite à s’attarder, tandis qu’à l’intérieur, bois clair et pierres apparentes créent un cadre sobre et accueillant. Une adresse idéale pour un moment détendu, à l’abri de l’agitation.

     

    1. La Collégiale – Rue de la Collégiale 10a, 2000 Neuchâtel

    À deux pas du château et de la collégiale, la vraie, sur les hauteurs de la ville, le restaurant La Collégiale propose une cuisine centrée sur les burgers et surtout les tartares, qu’ils soient de bœuf, poisson ou végétal. Le cadre est élégant, sans excès, et l’on y retrouve une atmosphère de calme, presque feutrée.

    L’été, le restaurant ouvre sa terrasse et installe plusieurs tables dans le jardin du château, un cadre qui donne l’impression d’un dîner à la maison, avec l’élégance du service en plus. C’est une table sûre, qui plaît autant aux amateurs de tartares aux saveurs franches et parfois surprenantes qu’à ceux qui préfèrent des goûts plus classiques. Une adresse qui allie simplicité, qualité et créativité, sans jamais en faire trop.

     

    Que vous cherchiez la délicatesse contemporaine, le charme d’un bord de lac ou la constance d’une cuisine plus classique, ces trois restaurants offrent une vraie qualité d’accueil et de goût. Sans effets inutiles, sans bruit excessif, ils confirment que manger à Neuchâtel peut rimer avec finesse, justesse et plaisir.

     

  • Trois cafés neuchâtelois où le temps suspend son vol

    Il y des matins où l’on ne cherche pas tant un café, mais plus un refuge. Un lieu où la lumière s’étire doucement, où les mots se déposent sur le papier ou dans l’esprit avec la lenteur du sucre qui fond. À Neuchâtel, certains endroits offrent cette parenthèse rare grâce à l’atmosphère qu’ils dégagent. En voici trois, choisis non pas pour leur carte, mais pour leur âme, bien que les deux soient au rendez-vous.

     

    1. Comme à la maison – Rue Abram-Louis Breguet 13, 2000 Neuchâtel

    Un nom simple pour un lieu sans prétention. Ouvert en juillet 2024 par deux sœurs, Comme à la maison évoque d’emblée le confort des après-midis passées à l’intérieur, entre tasse chaude et quelques pages écornées ou quelques confidences. Les fauteuils dépareillés, les bibelots familiers et les gâteaux faits maison composent une ambiance chaleureuse, presque familière, propice à la lenteur.

    Dans cette bulle discrète, les clients s’attardent sans culpabilité. Le silence n’y est pas pesant, il est complice. Idéal pour s’immerger dans un roman, reprendre le fil d’un carnet oublié ou se retrouver avec ses proches pour partager un moment.

     

    1. L’Aubier – Château 1, 2000 Neuchâtel

    Niché au centre de la vieille ville, au pied de l’imposante rue du Château, l’Aubier conjugue convictions écologiques et esthétique sobre. Sa terrasse offre une belle vue sur la fontaine du Banneret, tandis que son intérieur constitué de matériaux naturels et ses produits bio racontent un engagement sincère.

    L’ambiance y est passible, même aux heures les plus fréquentées. Pas de musique, peu de distraction : l’essentiel se trouve dans la lumière, le bois, la clarté d’un thé bien infusé. Parfait pour qui cherche un lieu pour réfléchir, relire ou travailler avec calme.

     

    1. Villa Castellane – Faubourg de l’Hôpital 21, 2000 Neuchâtel

    Un peu en dehors de l’agitation du centre-ville, dressée au milieu d’un jardin verdoyant, la Villa Castellane abrite un café élégant et feutré. Le parquet ancien, les hauts plafonds et les murs bleu pétrole composent un décor serein et intime. Le service y est soigné et discret, la clientèle souvent élégante.

    Le lieu semble fait pour accueillir tant la lecture lente que les célébrations autour d’une coupe de champagne. Le matin, la lumière d’y faufile avec douceur, dessinant des reflets dorés sur les tasses blanches. Un espace de dignité tranquille, propice à l’introspection discrète.

     

    Ces trois adresses ne sont pas les plus bruyantes ni les plus visibles. Elles offrent pourtant quelque chose de rare : un espace où l’on peut ralentir, lire quelques pages sans être dérangé, observer la lumière changer au fil des heures, entendre ses pensées. Ces cafés sont des refuges urbains où le monde moderne accepte, pour un instant, de s’effacer.