À deux pas du centre de Neuchâtel, un chemin s’ouvre vers un autre rythme. Loin du tumulte des rues commerçantes, le vallon de l’Hermitage invite à une marche douce, presque méditative. Ici, la culture dialogue avec la nature. Trois haltes s’y succèdent comme les pages d’un même poème : le jardin botanique, le Centre Dürrenmatt et, tout au sommet, le rocher de l’Hermitage.
Le Jardin Botanique – Une promenade vivante
À la lisière de la forêt avant de monter, le promeneur croise les allées du jardin botanique de Neuchâtel. Lieu d’étude, mais surtout de flânerie, il accueille plus de 4 000 espèces végétales venues du monde entier. Les chemins s’y entrelacent comme les nervures d’une feuille, offrant des pauses ombragées, des senteurs inattendus et le calme d’un petit étang dans lequel dansent des poissons.
Un petit café propose des tisanes, thés froids et sirop confectionnés par le Jardin botanique ainsi que d’autres boissons désaltérantes et encas légers. En été, les étudiants lisent sur les bancs, les familles pique-niquent et les insectes se mêlent au bruit au bruit de la brise dans les feuilles. Le jardin n’impose rien : il propose, doucement. C’est un lieu pour apprendre, mais aussi pour oublier.
Le Centre Dürrenmatt – Quand la pensée rencontre le paysage
Quelques pas plus haut, niché dans les courbes du vallon, le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) se dévoile à travers les arbres. Ancienne demeure de l’écrivain et peintre suisse Friedrich Dürrenmatt, le lieu mêle mémoire, art et architecture contemporaine.
Le bâtiment, signé Mario Botta, dialogue avec les œuvres de l’écrivains et joue avec les lignes du vallon. La vue depuis la terrasse impose une halte agrémentée d’une boisson réconfortante. À l’intérieur, des toiles sombres, des textes incisifs et des bornes interactives. Le centre n’est pas un musée figé : c’est un poste d’observation sur la pensée, sur la condition humaine, sur le temps qui passe. Parfois, une citation de Durrenmatt résonne dans l’air comme un écho venu d’un autre siècle, étrangement actuel.
Le rocher de l’Hermitage – Le souffle du silence
Poursuivre l’ascension, c’est peu à peu laisser la ville derrière. La forêt devient plus dense, les pas s’enfoncent dans les aiguilles de pin et le murmure des voitures disparait. Là-haut, à flanc de falaise, un point de vue s’ouvre brusquement : le rocher de l’Hermitage
Le regard embrasse alors le lac, la ville et par temps clair, les Alpes. C’est un lieu de silence naturel, presque sacré. Un foyer permet d’y griller des cervelas, sinon, il ne reste qu’à s’asseoir sur la pierre tiède et à respirer. Le temps ne se mesure alors plus qu’en nuages qui passent.
Le vallon de l’Hermitage n’est pas une destination, c’est une progression. De la diversité végétale du jardin botanique jusqu’à la pureté minérale du rocher, tout en passant par l’intensité intellectuelle du CDN, chaque étape allège un peu plus l’esprit. Cette balade offre un équilibre rare entre savoir, beauté et retrait. Une parenthèse essentielle, à quelques minutes seulement de la ville, mais à des kilomètres du bruit du monde.
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